dimanche 7 septembre 2008

La Ronde Parfaite

J'ai plané plusieurs jours après qu'il m’ait dit cela: "tu es la ronde parfaite".
J'étais pourtant bien loin de me sentir parfaite. Mais il ne mentait pas, je voyais bien qu'il était sincère. Il exprimait sa vérité telle qu'il la ressentait. Le mot parfaite était en lui seul une surprise l'association ronde et parfaite était presque déstabilisante.

Il ne s'est pas arrêté là : il a commencé à parcourir tout mon corps, les jambes, en particulier les cuisses, qu'il trouvait belles, les hanches, qui trouvait épanouies, rondes, confortables, généreuses, le ventre rond retombant juste un peu, qui lui donnait envie de le saisir, de m'attraper, le nombril, joli, la poitrine généreuse, abondante, lui donnant soif, appelant ses mains.

Il ne s'arrêtait pas là. Son regard recommençait la liste, son envie s'exprimait par le mouvement de ses mains pendant que ses yeux dansaient.
OK j'étais donc la perfection pour un être humain sur terre.

Bon, statistiquement, c'est un résultat assez faible. Objectivement c'était plutôt énorme. En y réfléchissant bien, il était probablement la première personne, mise à part ma mère, à me dire que j'étais parfaite en prêt de 40 ans. Alors oui, j'ai plané. Mais, en même temps, je n'y croyais pas, je trouvais ça drôle, je gardais les pieds sur terre, ou plutôt, j'étais un ballon flottant au vent, dont la ficelle touchait encore le sol. Et quand je dis encore, je veux dire encore un peu: dans l'élan j'aurais bien rebaptisé ce blog « la ronde parfaite ». Ce qui me retenait encore un peu, ressemblait à la blague du rabbin qui jouait au golf le samedi, a qui pouvais-je donc dire que je venais de faire un trou en un ?

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