dimanche 29 avril 2012

Ce que j'aime dans le libertinage

Il y a peu un lecteur réagissait à mon post Mieux que rien n'est pas assez en écrivant "Pourquoi faites vous rimer le libertinage avec médiocrité." - J'avoue ne pas avoir apprécié de lire cela, j'ai eu l'impression qu'il n'avait  compris que j'exprimais mes sensations actuelles pas un jugement global. D'autant plus agaçant que j'étais d'accord avec le reste de son analyse. Mais l'impression d'avoir porté atteinte à un "intouchable", d'être confrontée à un dogme... d'avoir à me justifier... bref. Je suis sans doute un peu réactive en ce moment, sans doute parce que je me cherche, que je n'aime pas les dogmes, que le libertinage a été une façon de me découvrir, que ce blog a été le relais de cette découverte comme un tableau impressionniste fait de multiples touches de tonalité différentes. Il y a eu l’insouciance curieuse, le pragmatisme gourmand,  les frustrations sans importances, les extases sans lendemain, les amitiés-sexuelles complices, les situations du plus grand comique, les envies de changement, la recherche d'autre chose de plus-consistant, l'envie de plus. Mais toujours, cette recherche sur moi même en fil rouge.   
Et en ce moment, c'est l'envie de "plus" qui domine, envie d'une relation complice, curieuse, sexuelle bien sûr aussi. Et dans ce "plus", j'y inclus ce que j'ai appris à aimer en libertinant, ces choses qui me manquent gravement dans les rencontres non-libertines:
  • le goût de suivre mes envies, mes sensations. J'adore cette sorte de lâcher prise, j'adore cette première découverte du corps de l'autre, du goût de l'autre. S'il est convenu en rencontre légère qu'on est là pour y céder, en rencontres classiques, quoiqu'on en dise  pour beaucoup d'hommes le fait de céder à cette envie classe  une femme dans la catégorie des pas-sérieuses. 
  • la liberté de parler de sexe sans filtre - à oublier en première rencontre sérieuse aussi, toujours sous peine d'être mal jugée. Je suis assez franche et directe, jouer les mijorées, les délicates... arf.
  • la liberté de faire ce que l'on aime au lit - s'il est impensable de mentir sur mon expérience au lit parce qu'elle transparaît forcément, avoir une "palette" trop large semble effrayer. Il semble qu'il faille en cacher un peu, sembler découvrir certain plaisirs sous son impulsion... pfff que de contraintes, que de retenue. Tout l'inverse de ce que j'aime quand je découvre quelqu'un, quand je suis sous le charme et que j'ai envie de lui. . 

En rencontre sérieuse, me contrôler, me limiter, faire attention, freiner mes instincts me gâche gravement le plaisir et empêche en particulier au lit l'immersion qui est pour moi LA voie vers le lâcher prise. Le libertinage m'a appris à aimer être moi pleinement. Je suis actuellement dans une phase intermédiaire ou je dois apprendre à mélanger ce que m'a appris le libertinage et à l'appliquer aux rencontres réelles. A décider si j'accepte ces compromis qui me pèsent, si je trouve une voie autre. Apprendre à gérer aussi l’ambiguïté des rencontres réelles, cette façon incompréhensible qu'ont les hommes de faire de grandes déclarations alors qu'il n'y a encore rien de sérieux, cette façon de ne rien dire quand ils sont véritablement attirés, ce contraste là me piège, m'épuise. J'aime que les choses soient simples sans baratin, sans promesses. J'aime ce côté factuel du  libertinage, même si parfois ça ne le reste pas comme dans toute relation humaine. J'aimerais je pense la façon de faire des américains, le casual-dating des 3 premiers mois, ce point fait ensemble ensuite pour continuer en relation exclusive s'il y a quelque chose, ou simplement rester non exclusif sans aucun engagement... Peut-être que j'idéalise, mais... je pense que cela me conviendrait. En 3 mois on sait dire facilement si l'on s'est attaché ou si l'on est là juste pour ne pas être seul, pour être au chaud, ou parce que c'est sympa.

Peur aussi... Peur de trouver la pleine réalisation de mes envies sexuelles avec l'un de mes homme-calin avec lequel la complicité va grandissante, sexuellement mais pas seulement. Peur de me faire piéger par cela... pas envie de me trouver prisonnière d'une relation avec un homme marié. Même si elle est exceptionnelle. Envie de m'épargner ça... j'avoue.

Il me reste beaucoup à apprendre encore... la patience déjà lol, à supporter les conventions, à arrêter de me cacher (ma tactique d'ado)... Et beaucoup à écrire ici, beaucoup de commentaires à lire et à discuter :). Alors... n'hésitez pas... j'adore vous lire ;)


5 commentaires:

  1. Ce post m'interpelle parce que j'ai déjà ressenti ce que vous décrivez par rapport à une liberté de penser et de faire.
    Sauf que c'est à l'inverse, sourire.
    Sur les blogs "pour adulte" bien souvent, il y est question, comme vous le faites parfois, de parler de sa vie sexuelle en y relatant ses envies d'une sexualité différente par rapport à une sexualité "classique".
    Pour ma part, il m'est arrivé plus d'une fois de ne pas être comprise sur des blogs "pour adulte" parce que j'ai cette vie sexuelle "classique" justement et pas frustrante pour un sou (pour certains, c'est limite pas normal lol). Comme quoi, les dogmes sont placés parfois là où on ne les attend pas.
    Des raisons différentes entre nous de ne pas toujours être comprises comme on le voudrait mais finalement que se rejoignent.
    Je ne connais pas le libertinage, ce n'est pas pour moi mais je n'ai vu aucune médiocrité dans ce que vous avez écrit. Au contraire:)

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  2. Merci Emma pour cet éclairage ;) Les différences sont toujours riches d'enseignement dit-on...
    Oui, les clichés sont frustrants et trompeurs, quelque soit le côté où l'on se situe.

    Me concernant l'étiquette libertine commence à me peser d'autant plus que mis à part le nombre de les rencontres, j'ai une sexualité classique: à 2, en prenant le temps de papoter... bien loin des orgies en club que l'on associe classiquement au terme libertin :)

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    1. Claire,
      Je ne fais pas dans le libertinage, mais je
      me reconnais assez dans ta description : envie de vivre une sexualité sans contrainte, suivre mes sensations, lâcher prise, pouvoir parler de sexe sans arrière pensée, pouvoir exprimer ce dont j'ai envie sans arrière pensée... Et je comprends tes peurs de voir que celui qui correspondrait à tes attentes soit marié. Mais tu es assez jeune pour que ça ne soit pas forcément le cas. Par contre, je ne pense pas que tu doives cacher ta nature profonde. Les hommes intelligents ne te catalogueront pas négativement. Et ils prendront plaisir à te satisfaire. Ceux qui manquent d'ouverture d'esprit ne sont de toute façon pas intéressants. Alors, pas de regrets à avoir : sois toi même.

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  3. Kay, je ne sais pas si c'est véritablement une question d'âge. Je constate simplement que les hommes mariés ayant moins de temps à consacrer en rencontres, butinent moins pour certains et sont plus enclins à avoir une régulière... plus disponibles... plus portés à apprécier cet espace de liberté aussi... bref... plus piégeant :)

    Concernant ma nature, je me rends compte que j'ai grandi en me cachant. Pour plein de raisons... j'ai une petite idée d'une des causes, j'en reparlerais sans doute quand j'arriverais à l'écrire. C'est vrai qu'aujourd'hui me cacher m'est invivable. Il suffit donc de trouver des hommes intelligents... exotiques et à mon goût... en cherchant sans chercher pour mieux trouver :) Tu as raison... il ne faut pas avoir de regret... mais dans cette attente on doute.

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