dimanche 31 octobre 2010

Monde virtuel et vie réelle

Un peut de vague à l'âme ? Peut être... en tout cas une envie de chercher à comprendre des choses qui me frustrent un peu. Je suis entrée en libertinage comme en entre dans une quête spirituelle ou dans une réflexion sur soi. J'avais besoin de me connaître, me comprendre, me trouver... pas uniquement me retrouver, au delà de mon divorce, je cherchais des facettes de moi, des parties profondes qui ne s'étaient jamais véritablement exprimées, je cherchais une réalisation, une acceptation de moi.

Loin d'être aussi réfléchie initialement, ma démarche s'est révélée en marchant, en faisant, en rencontrant. J'ai suivi mon instinct en entrant en libertinage et compris en trouvant que je cherchais à accepter mon corps de ronde, à ne plus être en conflit avec mon image, à réconcilier mon cerveau de femme active et ma libido, à concilier une part animale et irraisonnée et un esprit cartésien. J'ai compris aussi que j'avais besoin d'apprendre à rencontrer, à découvrir des hommes, d'arriver à comprendre quand je plaisais, d'arriver à comprendre qu'il n'y avait rien à comprendre, qu'il n'y avait pas de pourquoi, d'arriver à suivre mes intuitions et d'arrêter de me cacher, d'arrêter de bloquer une part de moi même. Voilà mon voyage en libertinage. Et comme le dit le proverbe, dans le voyage, l'important c'est le chemin pas la destination.

Longue introduction introspective ;) Moi qui n'aime pas l'introspection, les rétroviseurs et autres bilans. Sans doute l'occasion de me dire qu'une étape est franchie, car oui j'ai accepté mon corps de ronde, mon identité de ronde. L'amour et le plaisir, l'amour de mes rondeurs, la gourmandise des hommes ont eu raison de mes défenses. Je me suis pleinement acceptée, j'ai un équilibre, une sérénité, pas un renoncement du tout, un équilibre véritable. Et je me dis que la prochaine étape est même si elle va vous sembler paradoxale de perdre du poids... pour moi.. pour plus tard, pour ma santé, mes genoux... ;) Je ne cherche pas à changer, je souhaite rester ronde, je ne me vois pas à moins de 80 kg pour être honnête, j'aurais l'impression d'y perdre une partie de mon identité. Je suis actuellement dans cette étape là. Assertive, je dis, j'exprime, je conforte. Je ne décide pas encore, je n'acte pas encore... je balance vers l'action doucement... à ma vitesse... celà fera sans doute sourire l'une de mes amies ;) Le pas est énorme qu'on ne s'y trompe pas :)

Malgré ces accomplissements mon but initial était de vous parler d'un énorme frustration.. une ou deux d'ailleurs... allez hop n'ayons pas peur de nous charger. Elles sont liées... mais pourtant bien distinctes.

La première concerne la différence d'attitude des hommes entre monde virtuel et vie réelle. Sur mon site libertin préféré, j'illustre ma fiche d'une photo de moi nue, sur un lit. Bien que très imparfaite, non posée.. non idéale... améliorable de mille manières, cette photo n'est pas sans rappeler des peintures célébres, elle fait écho dans un inconscient collectif... Elle déclenche des commentaires enthousiastes, tranchés, gourmands, de jolis commentaires que je reçois à un rythme régulier comme autant de compliments. C'est agréable, c'est... assurant ;) C'est souvent sans arrière pensée, pour l'exprimer simplement sans attente en retour. En me relisant, j'écris que c'est la photo qui déclenche cela, comme un processus dissocié lol Ce que je veux exprimer est bel et bien ceci, mon corps, l'image de mon corps, provoque cette envie, m'attire ces compliments et ces commentaires. J'ai donc fini par comprendre avec le temps qu'il existe effectivement une grande majorité masculine qui aime les formes, qui aime les rondeurs, à contre courant des tendances des magazines. Ok ça c'est fait. 

Ma frustration provient du fait que  cette majorité est bien silencieuse dans la vie réelle. C'est incroyable à quel point les hommes ont peur du jugement des autres, peur d'être rejetés ou de se prendre une veste. Certes j'enfonce sans doute une porte ouverte... mais...sérieusement... question rondeur, je suis une bombe si j'en crois leurs commentaires, un objet rare et mythique, une ronde proportionnée, tonique, jolie, attirante... Bon. Et dans la réalité ? Grand désert. Où se situe la réalité ? Ma foi... J'avoue y perdre mon latin, l'écart de position est trop grand, je m'y perds... où plutôt, je ne m'y retrouve pas. Trop de signaux contradictoires. Qu'est-ce que cela veut dire en pratique ? J'ai confiance en moi.. mais pas en eux. ;) J'ai l'impression d'être un plaisir coupable dont on se cache honteusement. Pas top hein? oui... je vous le disais frustration.

Ma seconde frustration est plus personnelle et concerne également la vie réelle. Malgré le chemin parcouru et ce que j'ai appris en ces trois années de libertinage, je ne suis jamais abordée dans un lieu public, ou draguée dans un supermarché ou ailleurs. J'imagine que le problème est double, d'une part, certainement très très peu d'hommes se lancent en fait réellement sans filet comme cela. L'homme étant avant tout un grand lâche ;) J'ai également derrière mois 20 ans d'habitudes prises à me protéger, me cacher, et à ne pas avoir appris à voir les petites marques d'intérêt... ça laisse sans doute des traces. Et enfin, sans doute ne sais-je pas comment donner ces petits signaux de disponibilité qui font qu'un homme se sentira autorisé à tenter quelque chose. Oui tout cela mélangé. Bon côté plateau positif de la balance, problème identifié est à moitié résolu. Oui lol mais bon.. Comment !!! ;)  Par quel bout, quelle technique, comment... lol

Qu'est ce qui différencie mon comportement en rencontres libertine et mon comportement hors rencontre libertine? Qu'est ce qui me rend accessible, séduisante d'un côté et inabordable de l'autre? C'est fatiguant tout ça :) Epuisant même. Mais bon... La vérité est sans doute sur ce chemin que je parcours... conclusion en forme de queue de poisson, mais en introspection il en est comme des voyages, l'important est le chemin.

Petite iconographie de ce post: Sculpture de Botero, Peinture "LA BELLE RAFAËLA EN VERT" (1927), par Tamara de Lempicka, Photographie de concurrentes à l'élection de Miss Rondeur (Miss Awoulaba et autre Nana Benz en afrique noire)

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